Au commencement il y avait un peu de nous, ensuite beaucoup de moi, puis du néant.
Au bout d'un moment t'as plus grand chose à dire, ta vie stagne. Et puis tu la connais ta vie, pas besoin de te la refaire en différé. Les évènements exceptionnels ne se racontent pas, ils se vivent l'instant présent puis persistent dans ta tête, te redonnent espoir les jours pluvieux, les jours où tu crois que tout fout le camps et ensuite se cachent et t'abandonnent ressurgissant quand tu touches le fond.
Mes vacances ou le départ d'Antoine, c'est sûr que ça provoque des émotions, des longues phrases à tartiner mais maintenant j'ai envie de garder ça pour moi.
En fait je me disais que puisque j'avais envie d'écrire tout de même, j'allais essayer autre chose. Tant pis, même si ça ressemble à une copie de copie de tas d'autres blogs, je vais essayer de parler de films ou de trucs culturels plus que de moi. Irréaliste ? Pas si sûr ! Ce matin j'avais justement la critique de beginners dans la tête mais je me suis endormie et elle s'est dégradée. elle semblait bien meilleure avec ses formules efficaces que celle-ci.
Bon je me lance et étant donné que c'est la première, j'exige de l'indulgence ; après tout je ne suis pas "critique" même si c'est une de mes activités favorites.
Un sujet sérieux, grave mais traité intelligemment, des touches d'humours réussies, une réalisation originale même si déjà vue avec ses successions d'insertions d'images, ses mélanges de scènes passées/présentes : voilà en gros ce que réserve beginners.
Le film est plutôt réussi même si on a un peu de mal à rentrer dedans. Il faut s'habituer très vite à un, très juste (belle performance en effet), Ewan mc gregor transportant tout le poids du monde sur ses épaules, Mélanie Laurent n'est pas mal même si on ne comprend pas trop ses interventions en français notamment dans la scène du bowling. Les deux personnages sont touchants et malgré leur névrose, offrent une honnête histoire d'amour.
L'histoire de fond est également un succès, Christopher Plummer est magnifique dans son rôle de cancéreux incurable qui refuse l'abbatement, en se complaisant dans une "gaie" légèreté. Son coming-out n'est pas qu'un prétexte à l'humour facile, qui d'ailleurs n'est pas vraiment utilisé, et découvre une histoire tragique à travers l'Histoire.
Bref, une belle et triste tranche de vie sur le poids de la famille (les scènes avec la mère sont à retenir aussi) et du passé chez un adulte.